Banff et Lac Louise
Chronique intitulée Banff et Lac Louise, photo prise à Canmore !
Samedi, le 1er septembre, il est presque 17 h 00.
Après être restée assise devant mon ordinateur pendant une quinzaine de minutes sans être capable d’écrire un seul mot (j’ai le syndrome de la page blanche avec Word, il m’est plus facile d’écrire dans mon agenda ou directement sur mon site Internet), je sors dehors, et me voilà assise à ma table de pique-nique dans le Parc National de Jasper. C’est plus facile ici, les mots me viennent plus facilement.
Nous déménagions de terrain ce matin. Nous n’avions pas été capables de réserver quatre nuits avec l’électricité. C’est donc sans électricité que s’est passée la soirée d’hier. Une soirée froide et pluvieuse, mais nous avons quand même pu nous réchauffer en allumant le four et en laissant la porte ouverte. Nous sommes allés à la soirée d’information donnée à l’amphithéâtre du camping. Aujourd’hui c’est un peu une journée perdue, étant donné que nous devons attendre à 11 h 00 pour déménager. Perdue, manière de parler. Nous sommes allés dîner en ville dans une charmante trattoria qui nous avait été recommandée par ma coiffeuse de Calgary (j’ai des tas de coiffeuses, un peu partout en Amérique du Nord !). Elle appartient à ses beaux-parents. Nous avons passé le reste de l’après-midi à déambuler dans les rues et les boutiques puis à arpenter les alentours en camion.
Et me voici, avec mon crayon et mon agenda à essayer de faire un retour en arrière sur les journées passées au lac Louise, et à Banff et celle de notre route de Canmore à Jasper.
Mercredi, le 29 août
Aujourd’hui, c’est le lac Louise et le lac Moraine que nous visitons. Nous prendrons le Bow Valley Parkway (la route 1A) pour nous y rendre. Il s’agit d’une route scénique. Il s’agit de la vieille route entre Banff et le lac Louise. La vitesse maximale y est de 60 km heure. Tout comme le chemin de fer, omniprésent dans l’Ouest canadien, nous longeons la rivière Bow. La route est bordée de points d’arrêt pour admirer les paysages et prendre des photos. Je crois que nous arrêtons à chacun d’eux. Rendus à Johnston Canyon, nous devons prendre nos pattes pour nous rendre à des chutes. Ça fait du bien de prendre l’air et de se dégourdir les jambes un peu. Puis nous reprenons la route jusqu’au lac Louise, bien sûr en faisant des arrêts-photos.
Il est l’heure de dîner et je n’ai pas fait de lunch aujourd’hui. On mangera au château du lac Louise. Deux sandwichs, une liqueur partagée : 26 $ ! Ça coupe l’appétit. Ce sera suffisant pour aujourd’hui ! Ça m'apprendra à ne pas faire de lunch, de toute façon, mes sandwichs sont bien meilleurs.
Le lac Louise a un aspect laiteux, crémeux même. Ce sont le poids et les mouvements du glacier qui usent le roc de la montagne et il en sort de la farine de roche qui s'écoule avec l'eau du glacier. Le glacier Victoria, celui qui alimente le lac, est juste au-dessus du lac, les sédiments, ou la farine, n'ont pas eu le temps encore de se déposer, ils sont donc en suspension et c'est ce qui lui donne son aspect si particulier. Nous prenons les photos traditionnelles puis nous partons en direction du lac Moraine, vous savez, le lac qui apparaissait sur les vieux billets vingt dollars.
Ici encore, on marche. Et un peu plus que nous n’aurions voulu. Nous avons pris la mauvaise direction pour nous rendre où nous voulions aller. Nous nous sommes donc rendus presque au bout du lac, alors que la vue que nous voulions voir était juste à quelques pas du stationnement. Encore ici, les ours sont au rendez-vous. Il y a des sentiers où il est obligatoire (c’est la loi) de partir en groupe d’au moins quatre personnes, de marcher en groupe serré, de parler fort et qu’au moins l’une des quatre personnes ait en sa possession un pulvérisateur de poivre de cayenne pour les ours. Pas rassurants pour les pas grands explorateurs que nous sommes. Nous éviterons ces sentiers !
Pour revenir à la maison, nous décidons de prendre la route principale jusqu’à Johnston Canyon, pour deux raisons. La première est que la portion du Bow Valley Parkway entre Johnston Canyon et le lac Louise est plutôt monotone. Il n’y a rien à voir, la route passe entre deux rangées d’arbres très hauts et il est impossible de voir quoi que ce soit d’autres que des arbres. La deuxième raison est qu’à un endroit sur la route, entre Johnston Canyon et Banff, il y a des restes d’un feu de forêt dirigé et je voudrais prendre des photos que j’ai manquées lors de l’aller. Le feu, qui est contrôlé sert à rétablir l’écosystème tout en empêchant des feux de forêt non contrôlés ne soient dévastateurs. Les feux de forêts sont nécessaires au renouvellement des écosystèmes mais en les contrôlant, ils sont des pare-feux pour la sécurité du public. Nous avions vu, lors de notre voyage à Yellowstone, un feu de forêt que les autorités laissaient brûler, sans essayer de le contrôler, à moins qu’il ne devienne un danger pour les gens ou les installations.
Jeudi, le 30 août
Ce matin, nous partons pour aller passer la journée à Banff. À notre arrivée, nous nous rendons au bureau d’information touristique pour voir ce qu’on pourrait bien faire aujourd’hui.
Faux. Ce n’est pas ce que nous avons fait en arrivant à Banff. Nous voulions débuter notre journée par la visite du Cave and Basin, là où toute l’histoire de Banff et du parc national a débuté. Mais l’endroit est fermé pour une bonne année, en raison de grosses rénovations. Quelle déception. Je résume quand même ce que nous voulions aller visiter: trois travailleurs du chemin de fer Canadien Pacifique ont fait la découverte en 1883 de cavernes et de sources thermales et chacun en revendiquait la propriété. Le gouvernement du Canada a donc décidé de faire de cet endroit une réserve nationale.
Nous sortons du bureau d’information touristique avec notre plan pour la journée. Nous débutons par le Coin surprise. Surprise, parce qu’il est un peu à l’écart de la ville et que nous ne attendons à rien, mais c’est de cet endroit d’où nous avons la meilleure vue sur le Banff Springs Hotel. Nous traversons ensuite la rivière pour nous rendre aux Cascades Gardens. Il est érigé sur le terrain de l’édifice des bureaux de Parcs Canada et que des employés ont commencé à y planter des fleurs, sur un terrain fait de sentiers, de terrasses de différents niveaux avec des gazebos et des bancs un peu partout. Si j’ai bien compris l’histoire, le gouvernement a laissé faire, mais lorsque les frais ont atteint 50 000 $, le manque de fonds a mis un frein au développement de ce jardin. C’est probablement pour cela que tous les étangs sont maintenant à sec et commencent même à être envahis par les plantes, peut-être à cause du manque de fonds mais peut-être aussi à cause d'erreurs de géologie qui ont été commises lors de l'élaboration du jardin, mais c'est tout de même très joli.
Nous nous rendons ensuite aux chutes Bow. Nous marchons un peu de long de la rivière, en amont des chutes pour ensuite redescendre. Nous nous installerons pour pique-niquer sur un banc juste en face des chutes.
Le Banff Springs Hotel est notre prochaine destination. Nous errons un peu partout dans l’hôtel et je prends quelques photos à l’intérieur et à l’extérieur. J’aimerais bien me faire inviter ici. J’accepterais sans hésiter.
Prochain arrêt : les Hot Springs. Une belle piscine remplie d’eau minérale à 40 ºC. Ça me rappelle des souvenirs de lorsque j’étais venue rendre visite à Caroline avant qu’elle ne parte pour l’Amérique Centrale. Nous étions venues nous baigner ici, sous l’œil bienveillant des montagnes enneigées (c’était au mois de novembre). Nous ne nous baignerons pas aujourd’hui. Nous avons plutôt choisi d’aller à celle de Miette, dans le parc de Jasper, près de Pocahontas.
Nous retournons ensuite vers le village pour nous promener dans les rues et je fais les boutiques pendant que Marc m’attend dehors. Je ne suis très forte pour rapporter des souvenirs. Je trouve que c’est du pareil au même, le plus souvent fabriqué en Chine. Mais ici, j’ai des souvenirs à acheter et à quelqu’un en particulier. À Caroline, Carl et Véronique, je suis désolée pour les autres, mais ça ne vous rappellerais aucun souvenir. Je suis allée à la Fudgery et j’y ai acheté un gros morceau de fudge que je vous garde précieusement jusqu’à mon retour. Nous sommes également passés devant le Caribou Lodge.
Voilà, la journée est déjà passée et nous prenons le chemin du retour, en passant par Tunnel Mountain. Nous aurons droit à une superbe vue sur la ville et aussi sur des hoodoos (cheminées de fée, en français) qui longent la rivière Bow.
Vendredi, le 31 août
L’heure de départ du camping est 11 heures. Nous partons tard ce matin, à 11 h 10. Dans ma tête, nous avions 230 km à faire mais dans la réalité nous en avons 335, 230 km, c’est la longueur de la Promenade des glaciers. Elle est considérée comme la plus belle route du monde et je crois que c’est vrai. Ses 230 km sont bordés de lacs, de glaciers et de montagnes. Certes, il y a d’autres routes qui sont aussi belles, mais pas sur une si longue distance.
Nous étions un peu inquiets des côtes que nous aurions à descendre (celles que nous devons gravir ne nous inquiètent pas du tout) mais notre ami Pierre de Calgary, nous avait dit que la route était assez planche et ne serait pas problématique.
Anecdote : Je viens de faire une petite pause de cinq minutes. Je suis harcelée par un écureuil qui n’arrête pas de monter sur la table et qui tourne autour de moi sans arrêt. Si je l’avais laissé faire, je crois qu’il aurait grimpé sur moi. Il considère cette table comme sienne mais moi je la considère comme mienne ! C'est une guerre à finir entre nous deux. Je gagne et il finit par partir. Fin de l’anecdote.
Où étais-je rendue ? Ah oui, la route pas problématique de la Promenade des glaciers. De deux choses l’une : soit il y a un bon bout de temps que Pierre n’y est pas passé, soit qu’il n’a aucune idée de ce que c’est que de conduire avec une grosse fifouine qui vous pousse dans le derrière. J’opterai pour la deuxième.
En vérité, il a raison. La route est correcte sauf pour la région du champ de glace Columbia (Columbia Icefield). Méchante côte à monter et de l’autre côté du col, méchante côte à descendre. La Big Horn est pas mal plus pesante que la Cougar que nous avions avant. En première vitesse, à 35 kilomètres heure, sur les flashers, on ne va pas vite, mais nous n’avons pas peur et nous ne risquons pas de glacer les freins, Marc nous emmène en bas comme un pro.
Tout au long de la route, les points d’arrêt ou d’observation sont de l’autre côté du chemin. Nous les ferons donc sur le chemin du retour. Eh oui, on va remonter et redescendre la grande côte au champ de glace Columbia.
Mais le jeu en vaut la chandelle. Le paysage sera complètement différent. Nous aurons donc 460 km de ces merveilleux paysages !
Nous sommes bien contents de n’être pas rentrés trop tard au camping. Car, en en ressortant pour aller à l’épicerie en ville, il y a foule à l’entrée. C’est une grande fin de semaine et le mauvais temps n’a découragé personne.
Pas d'électricité ce soir. Donc pas de télé, pas d'Internet. Je dois dire que je ne suis pas choquée. Ça fait du bien d'être un peu tranquille et de revenir aux sources. Après un bon souper (pâtes avec une sauce oignon, ail, poivron rouge, tomate fraîche, crevettes, vin blanc, crème, basilic et cayenne), un petit verre de muscadet et un petit peu de lecture (j’ai la biographie de Steve Jobs que je veux rendre à papa en revenant à la maison), (on peut faire la belle vie sans électricité), nous nous rendons à l’amphithéâtre du camping pour assister à une présentation des choses à voir et à faire dans le parc. Après cet exposé, nous savons maintenant comment nous allons passer les prochaines journées dans le parc.
Deux faits intéressants que nous avons appris lors de cette soirée :
1) Les mouflons que nous avions vus sur la route à Waterton et qui semblaient brouter de l’asphalte… dans les faits, c’est à peu près ce qu’ils faisaient. Ils léchaient l’asphalte pour essayer d’en retirer les petites particules de sel que les automobiles pourraient avoir laissées. On nous dit que le sel est essentiel à leur santé, mais que faisaient-ils donc avant la venue de l’automobile ?
2) Le Columbia Icefield est appelé la couronne de la promenade parce qu’à son sommet, l’eau s’écoule dans trois directions, soit les océans Arctique, Pacifique et Atlantique.
Re-anecdote : Ah non ! Il revient ! L’écureuil ! Il me lance un cri pour me narguer et me regarde en grignotant une cocotte. Une autre bagarre s’enclenche et je réussis à le chasser chez le voisin.
Re-re-anecdote : Moi qui ai la caméra greffée à l’œil, je l’oublie dans le camion pour me rendre à l’amphithéâtre. Deux minutes après notre arrivée, une maman wapiti et son veau, presque aussi grand qu’elle, passent tranquillement à environ 10 mètres de nous. Je vous le dit, c’est vrai, mais je n’ai pas de photo pour le prouver. Dès qu’ils sont passés, je retourne au camion pour chercher ma caméra, mais pour rien, nous n’en verrons pas d’autres, du moins pas ce soir.
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Départ : 11 h 10
Diner : 12 h 40 - 13 h 15
Arrivée : 15 h 45, Jasper, Parc national Jasper, Section Whistlers
Km : 313
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