Merci

Aux États‑Unis... fais comme les États‑Uniens.

De toute façon, c'est difficile de faire autrement. Demain c'est la Thanksgiving et on sent la fébrilité. Pour les États‑Uniens, c'est la grosse fête. C'est le temps de la fête, des réunions de familles.

À l'épicerie, à l'extérieur, il y a le petit monsieur avec sa tuque qui recueille les dons en argent des clients, en jouant des airs de Noël sur son tuba. Il y a aussi, ce que Marc et moi aimons mais qui pourrait en écœurer d'autres, des petits balais faits de branches aromatisés d'huile essentielle de cannelle. C'est fou, dans chaque épicerie où nous entrons, ça sent la cannelle. Ça sent le temps des fêtes. À l'intérieur, les gens font leur épicerie, les paniers débordent de victuailles, les comptoirs débordent de dindes et de tartes à la citrouille.

C'est notre cinquième Thanksgiving ici, et le temps d'un jour, nous devenons États‑Uniens nous aussi. Je fais de la dinde et des patates sucrées.

Mais l'essentiel de cette fête est de rendre grâce aux choses que la vie nous apporte. Je dis souvent à Marc que nous sommes chanceux d'avoir ce que nous avons, à n'importe quel moment, je n'attends pas les occasions spéciales. Mais il y a d'autres personnes dans ma vie, à qui je ne le dis pas ou pas assez souvent. L'ambiance, et peut-être aussi l'éloignement me porte à le faire maintenant.

Merci pour Marc, mon compagnon de vie. Quelle chance de pouvoir mener la vie que nous avons. D'être au même rythme (pas trop vite), de ne jamais nous lasser l'un de l'autre même en passant 24 heures par jour ensemble 365 jours par année, de pouvoir voyager, jouer au golf ensemble ou écouter la télévision blottis l'un contre l'autre.

Merci pour mes enfants. Ces deux belles filles que j'aime tant et dont je suis si fière. Bien jeunes, elles ont passées au travers d'épreuves qui les ont façonnées et qui en font aujourd'hui des jeunes femmes déterminées et pleines de courage. L'une d'elle m'a donné un petit-fils dont je suis complètement gaga !

Merci pour les enfants de Marc. Deux filles et un garçon qui nous ont donné cinq petits-enfants. Étant donné la faible différence d'âge entre eux et moi, il me plait de croire qu'ils me considèrent plus comme une amie que comme une « belle-mère ».

Merci pour notre famille reconstituée. Je dois dire que Marc et moi « pétons de la broue » lorsque nous parlons de la réussite de la famille, maintenant bien amalgamée, que nous formons, nos cinq enfants et six petits-enfants, ils sont notre fierté. C'est toujours avec tendresse et émotions que Marc et moi nous nous asseyons au bout de la table de la salle à manger lors des soupers de famille pour admirer en silence cette bande bruyante de joyeux lurons.

Merci pour mes parents, ensemble depuis plus longtemps que ma vie, qui sont comme un roc solide pour moi. Moi, mes frères et tous leurs petits-enfants savons que nous pouvons toujours compter sur eux. Leur priorité est la famille.

Merci pour ma belle-maman, partie trop vite au printemps dernier. Je l'aurais bien gardé avec moi pendant un millier d'années. Elle a su faire ressortir tout ce qu'il y avait de meilleur en nous tous. J'ai pu sentir toute la force de la famille se resserrer autour d'elle dans ses derniers jours. Je pense beaucoup à elle ces temps-ci et Marc me disait que c'était la même chose pour lui. Elle est probablement en voyage avec nous !

Merci pour nos six frères, nous en avons chacun trois. Ils font partie de nos souvenirs d'enfance.

Merci pour les tantes, oncles, cousins et cousines. C'est sûr qu'on ne se voit pas assez. Mais à chaque fois c'est un grand bonheur et on devrait le faire plus souvent ! Tante Lise, je pense à toi à tous les jours. Tu es une inspiration pour moi. Je t'aime. Tante Judy, j'étais tellement contente de te revoir cet été. Cousin Jean, fidèle lecteur passionné et enthousiaste mais silencieux, tu peux m'écrire. Il y a Jean autrefois des Bahamas et maintenant de Laval (mon frère), Jean de Trois-Rivières (le frère de Marc), si tu signes Jean de Sherbrooke, je te reconnaîtrai.

Merci pour les amis et amies, anciens collègues de travail mais néanmoins amis. Ce sont la dentelle, la cerise sur le sundae, le « gravy ». Ils nous forcent à sortir de notre cocon ! Nous pouvons compter sur eux et eux sur nous. Nicole, tu es toujours dans mes pensées. Ta force et ta détermination m'impressionnent et me touchent ! J'ai hâte de te revoir.

Merci pour toutes ces richesses. Merci d'être dans ma vie.